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Giugliano : « De la frustration mais aussi un honneur de voir Bayliss sur ma moto »

Friday, 6 March 2015 12:07 GMT

L’Italien parle de sa chute et de sa récupération dans une interview exclusive de WorldSBK.com.

Deux semaines après un highside dans lequel il s’était fracturé trois vertèbres, Davide Giugliano (Aruba.it Racing - Ducati Superbike Team) a fait le point sur sa situation avec WorldSBK.com et parlé de sa récupération ainsi que du triple Champion du Monde Troy Bayliss, qui l’a remplacé en Australie et se chargera à nouveau de piloter sa Ducati le 22 mars en Thaïlande.

Davide, comment te sens-tu maintenant ?

« Je vais bien, je récupère. Récupérer d’une blessure à la colonne vertébrale n’est jamais facile mais je commence à sentir une amélioration. Le seul traitement possible pour l’instant consiste à me reposer et à faire des séances de magnétothérapie. Je passerai d’autres examens dans une dizaine de jours, afin d’évaluer la situation et de commencer la rééducation, avec de la physiothérapie si nécessaire. »

T’étais-tu rendu compte de la gravité de la situation après ta chute ?

« Je me suis tout de suite rendu compte que je m’étais fait mal. Là-bas, l’adrénaline et la peur de m’être cassé quelque chose dans le dos m’ont permis de me relever. Le fait de pouvoir marcher m’a évidemment ôté mes plus grosses craintes. Je pensais alors que ma participation n’était pas remise en cause, puis est venue la désillusion quand j’ai appris le diagnostique, suite auquel il aurait été complètement fou d’essayer de courir. »

« La frustration a évidemment été encore plus forte quand j’ai appris que j’allais en plus manquer deux autres courses. Après un examen complet à Rome, nous avons découvert qu’il y avait trois fractures et non deux. En plus des vertèbres L1 et L2, je me suis aussi fracturé la dernière vertèbre dorsale (D12). Mais en revoyant la chute et en pensant aux conséquences qu’elle aurait pu avoir, je me sens chanceux de n’avoir eu ‘que’ ces fractures. Ça aurait pu être bien pire, j’ai reçu des chocs de partout mais l’airbag de ma combinaison a sûrement évité que je ne me fracture d’autres vertèbres. »

Tu rappelles-tu de la chute ?

« Je suis passé par dessus la moto dans le virage 11, d’une manière très, très violente. C’est un endroit de la piste qui avait provoqué beaucoup de chutes par le passé et des blessures dans certains bas. Durant le highside, je me suis littéralement retrouvé catapulté dans les airs et je crois qu’une vertèbre s’est fracturée à ce moment-là, à cause de la torsion, puis j’ai entendu le premier crack en retombant sur le sol. »

Tu as donc dû te contenter d’un rôle de spectateur pour la première manche. Qu’as-tu pensé du niveau de tes adversaires et des courses ?

« Ça a été une belle épreuve. Trois pilotes ont fait la différence dans les deux courses mais les autres n’étaient pas loin. Phillip Island est toujours un rendez-vous particulier parce qu’on n’a vraiment aucune idée du niveau des autres et il faudra attendre la prochaine épreuve pour en savoir plus. Jonathan (Rea) a d’une certaine manière créé la surprise mais j’avais déjà dit qu’il serait performant dès le départ. C’était bien de voir (Leon) Haslam devant, c’est un pilote fort qui fait toujours le spectacle. Chaz (Davies) a aussi été fort, il a fait deux bonnes courses et démontré l’excellent travail réalisé par Ducati et le team durant l’hiver. Notre moto a beaucoup progressé. »

Qu’as-tu pensé de ton remplaçant, qui courra aussi à ta place en Thaïlande ?

« Un pilote n’est jamais content d’être remplacé, à cause de la frustration de ne pas pouvoir prendre la piste et peut-être aussi par une sorte de jalousie. Il est évident qu’être remplacé par quelqu’un comme Troy (Bayliss) n’est pas une mauvaise chose, ce n’est pas un pilote quelconque. C’est une légende vivante pour le WorldSBK, pour les fans de Ducati et son retour à la compétition, bien que ce ne soit que pour deux manches, est un événement incroyable. Je n’aime pas rester chez moi pendant que les autres courent mais ça a été un honneur de voir Troy sur ma moto. »

Qu’as-tu pensé de sa prestation ?

« Troy est un pilote qui attaque tout le temps, indépendamment du reste. C’est un pilote de l’ancienne école, dont je me considère aussi dans un certain sens. Il a eu cette attitude à Phillip Island, indépendamment du fait qu’il ne connaissait pas cette moto, de sa préparation physique et de la difficulté que représentait ce retour à la compétition. Au final il ne s’en est pas mal sorti, on voyait qu’il voulait faire quelque chose de bien et il a démontré qu’un champion n’oublie jamais comment être rapide. »

Tu seras donc de retour pour Imola ?

« J’aimerais que ce soit plus tôt ! Mais normalement, ce devrait être pour Imola. Ce serait bien de revenir plus tôt mais il est difficile d’accélérer la récupération de fractures vertébrales. Elles demandent du temps. Nous en saurons plus dans dix jours, après les prochains examens médicaux. »

En attendant de reprendre la piste, le pilote italien ira à la rencontre des fans le samedi 7 mars au Salon Motodays de Rome. Giugliano sera présent dans le stand Ducati à 14h.